Presse

 

Diffusé le 11/03/2019 sur France Bleu Armorique | Yann Brialix

Ça vaut le détour ! Sophie Cardin, artiste associée aux Ateliers du Vent nous présente son travail.

 

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Publié le 22/11/2017 par l’Imprimerie Nocturne | Marie

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Publié le 09/11/2017 par Ouest France | Michèle Lacroix

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Publié le 29/04/2017 par le journal canadien Le Droit | Maud Cucchi

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Publié le 24/04/2015 par Ouest France | Marine Lathuillière
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Diffusé le 09/04/2015 dans l’émission Gymnastique Sonore sur Canal B | Adrien Bibard

Aujourd’hui, place au Vendeur de rêves, dispositif mis en place par les Ateliers du vent. Sophie Cardin propose ainsi une série de panneaux qui viennent interroger l’espace urbain. Avec Céline Le Corre, elle explique sa démarche auprès des habitants de la ZAC Claude Bernard/Alexandre Duval à travers un documentaire sonore.
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Publié le 28/03/2015 par Ouest France | Marine Lathuillière
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Publié le 27/03/2015 par 20 Minutes | Camille Alain

Rennes: Les Ateliers du vent en rénovation au milieu du quartier champignon
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Sophie Cardin devant l’une de ses oeuvres aux Ateliers du vent. – C. Allain / APEI / 20 Minutes

Il y a quelques années, il n’y avait rien ou presque autour des Ateliers du vent. Des petites maisons et un quartier paisible où le collectif culturel était bien connu des voisins. Installés dans l’ancienne usine Picard depuis 2006, les artistes avaient alors la belle vie. «L’année où nous sommes arrivés, c’était surréaliste. Je sortais tout juste de mes études aux Beaux Arts et j’avais tout un étage pour moi. C’était vraiment un bel été», se souvient l’artiste Sophie Cardin.
«On s’est battus pour garder l’âme du lieu»
Neuf ans plus tard, la vie du quartier a bien changé. Derrière les Ateliers ont poussé de petits et moyens immeubles à l’architecture contemporaine, marque de fabrique du nouveau quartier de la Courrouze tout proche. Le design est d’ailleurs loin de faire l’unanimité dans les rangs des artistes. Pour ne pas dépareiller, la vieille usine de surgelés a elle aussi droit à un important lifting.
Depuis octobre, les Ateliers du vent ont donc fait leurs valises pour laisser place aux ouvriers du bâtiment. «Les négociations ont été longues mais on s’est battus pour garder l’âme du lieu, la couleur des fenêtres, la forme des salles», expliquent les membres de l’association. La rénovation du lieu, et notamment son isolation, devenait urgente.
Attachés à leur QG, les Ateliers ont refusé de déserter le quartier et viennent d’installer trois containers au milieu du grand chantier, dont l’une abrite une petite buvette avec une terrasse improvisée, propice aux soirées ensoleillées. «Nous voulions maintenir une présence sur place pendant les travaux pour accompagner l’emménagement des nouveaux voisins. On veut rester visibles», poursuit Sophie Cardin.
Des vendeurs de rêves
Exilée à Montréal depuis quelques années, l’artiste est l’un des membres forts des Ateliers du vent. Pendant six semaines, elle travaillera dans un container jaune pour animer le quartier et recueillir la parole des habitants dans un projet baptisé Vendeur de rêves. «Je me suis inspirée des grands panneaux des promoteurs immobiliers. Il y en avait partout pour vendre un fantasme. Mais maintenant que les immeubles sont là, on regarde ce qu’il reste de ce rêve», explique la jeune femme.
Deux artistes lui succèderont ensuite pour occuper les lieux. Fondés en 1996, les Ateliers du Vent devront attendre mi-2016 pour obtenir les clés de leur nouvelle maison. Juste à temps pour célébrer leurs 20 ans.

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Interview publiée en Mai 2014 dans le journal Ici.Maintenant. Quelles sont nos ruines? | Frédéric Ciriez
ici-maintenant

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Publié le 02/06/2014 par R Actualités, Rennes Ville et Métropole | Eric Prévert

Nouveau souffle aux Ateliers du Vent
« Quelles sont nos ruines ? » s’interrogent les Ateliers du Vent jusqu’au 8 juin. Cette exposition pluridisciplinaire réunissant 25 plasticiens, vidéastes, sculpteurs… russes, moldaves et français marque le dernier grand événement du collectif artistique avant sa fermeture à l’automne prochain pour de vastes travaux de rénovation.

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Plusieurs étais soutiennent murs et plafonds, des cloisons sont défoncées… Rien à voir pourtant avec les futurs travaux ou avec la construction des immeubles de la ZAC toute proche, il s’agit d’œuvres de l’installation. Coïncidence ? Oui et non. « « Quelles sont nos ruines ? » n’est pas née de la situation que nous vivons, analyse Alain Hélou, commissaire de l’exposition et cheville ouvrière du collectif. Mais la question de l’urbanisme nous a toujours préoccupé. »

Démarrée à Moscou en janvier 2013, poursuivie à Chisinau (capitale de la Moldavie) puis conclue à Rennes, la manifestation insuffle de stimulantes réflexions au moment où l’Europe de l’Est s’ébroue gravement. « Il est rare de développer de tels projets de coopération internationale vers l’Est, sur cette durée, ajoute Alain Hélou. Chaque artiste a fait de vrais pas de côté par rapport à son travail propre. C’est une sorte de manifeste de ce que peut produire une expérience comme celle des Ateliers du Vent à sa maturité. »

L’aventure a commencé il y a dix-huit ans. Après diverses tribulations immobilières, le collectif s’est fixé en 2006 à Arsenal-Redon dans l’ancienne usine Amora rachetée par la ville de Rennes. Le lieu nécessitait d’importants travaux d’isolation et de remises aux normes.

Les discussions ont été sensibles, se souvient le technicien des Bâtiments communaux Franck Leroy. J’ai essayé de comprendre leur état d’esprit et leur problématique. En gros, ils avaient froid et il pleuvait dans le bâtiment, mais ils n’étaient pas très concernés par les règlements relatifs à l’accueil du public (ERP).

Pour chaque spectacle, une demande de dérogation était déposée auprès des pompiers de la commission de sécurité. « Mais leurs activités étant très variées, ils n’entrent pas vraiment dans les catégories, remarque Franck Leroy. On a travaillé sur ces bases pour adapter les travaux et répondre aux normes en vigueur. »
Les négociations sont animées, puis aboutissent à des compromis. Les artistes défendent leur liberté créative et le patrimoine architectural (verrières, huisseries en acier, escalier en bois…) quand le technicien jongle entre un budget contraint et des nouveaux matériaux. Le double-vitrage ne permet pas la sauvegarde de la menuiserie métallique, et la sécurité incendie interdit l’usage du silo. Exit l’atelier de l’artiste avec vue imprenable sur Rennes.
1,4 million d’euros ont été budgétés pour refaire l’enveloppe du bâtiment et aménager une cuisine et les ateliers individuels.

Le collectif (une vingtaine d’artistes à demeure ou associés, 200 adhérents) doit quitter les lieux en octobre pour une maison prêtée par la Ville à la Prévalaye, « base arrière de travail, non ouverte au public », précise Morvandiau, dessinateur et artiste résident. Pour autant, les Ateliers du Vent ne délaissent pas le quartier où ils ont tissé moult liens avec les habitants et associations. Trois containers vont être disposés à l’entrée du site « pour servir d’interface, présenter les activités du collectif, et recevoir l’Amap où viennent 80 personnes chaque jeudi. »
D’ici la fin des travaux dans 18 mois, de nombreux habitants auront emménagés dans les immeubles en construction juste derrière les Ateliers. «Nous devons les accueillir en expliquant notre démarche, insiste Alain Hélou. Nous sommes un élément structurant du quartier. Présents depuis longtemps, nous ne venons pas nous installer après eux. » Attention non négligeable vues les éventuelles nuisances sonores produites par certains spectacles.
Les Ateliers imaginent également les usages possibles du nouvel espace public délimité par la ZAC. « On passe d’une logique de voirie à une logique de place. Nous nous battons contre la minéralisation type place Hoche. » Idem avec le mur anti-bruit prévu le long de la voie ferrée. « Nous réfléchissons avec des designers paysagers pour proposer un autre style d’écriture autour de la végétalisation. » Rien n’est encore acté à ce jour.

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Photo : Stephanie Priou

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Diffusé le 26/02/2014 à 19h21 sur Ici, radio-Canada | Maxence Bilodeau

Une centaine d’artistes participent à l’événement Art Souterrain

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Publié le 04/03/2014 par Le Devoir | Marie-Eve Charron

Art souterrain, un festival enraciné

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Photo : Annik MH De Carufel – Le Devoir

Art souterrain, festival d’art contemporain, a donné pour une sixième année son coup d’envoi durant la Nuit blanche samedi dernier. L’événement cherche toujours ainsi à faire le plein de néophytes, alors qu’il peut également compter sur ses adeptes qui, malgré les ratés habituels, reviennent chaque fois. Faire découvrir l’art contemporain à des non-­initiés et de surcroît dans le circuit souterrain de Montréal, passe encore pour une conciliation difficile. Les conditions d’exposition font souvent la vie dure pour certaines des 123 oeuvres qui n’ont pas toujours été pensées pour ce contexte où la sursaturation de signes commerciaux et la musique pop sirupeuse dominent, quand ce n’est pas l’éclairage qui fait défaut.
Une signalétique abondante et l’armada de guides déployés pour l’occasion n’ont pas empêché de se chercher un peu
dans le circuit de sept kilomètres qu’il n’est pas si avisé de faire d’un seul trait, comme ont permis de le constater les cinq heures et plus passées à le parcourir, sans même pouvoir apprécier toutes les oeuvres, lesquelles parfois échappaient au regard ou n’étaient simplement pas encore en fonction.
L’« enracinement » proposé comme thématique cette année ne manque pas bien sûr de résonner avec les débats
entourant la charte de laïcité, en ouvrant sur les questions d’identité à l’ère de la mondialisation. Si le propos se contente souvent de faire l’éloge en surface du multiculturalisme, il se diversifie dans ses formes (récit, documentaire, inventaire d’objet, archive) et se recentre autour de l’art autochtone canadien à la Place Ville-­Marie grâce à un commissariat mené solidement par Nadia Myre. De sa sélection se détachent les Objets crépusculaires d’André Dubois ;; de petits théâtres d’ombre aménagés à même les vitrines d’un corridor montrant entre autres, par opposition au public ciblé en ces lieux, le spectacle d’un bourgeois contemplant de l’art de salon.
C’est en pièces détachées (et à plusieurs foulées de distance) que le reste du parcours se laisse apprécier, à l’exception de l’île séduisante de Catherine Bolduc en dialogue avec la monumentale ancre de carton de Sophie Cardin au complexe Guy-­Favreau. Jouant sur l’idée du parcours qui caractérise l’événement, l’artiste française a aussi judicieusement implanté des fragments de la chaîne en deux autres lieux.
Une des interventions sonores d’Audiotopie s’exerce, elle, avec efficacité dans un corridor sinueux aux motifs de briques alambiqués, tandis que la mosaïque de portraits de Bertrand Carrière s’étend plus loin sur un fond épuré aussi ordonné que les têtes bien actuelles qui se font passer pour celles des soldats tombés à Dieppe en 1913. Cette oeuvre, comme plusieurs autres du lot, n’est pas inédite, mais se réinscrit bien dans le contexte.
L’installation cinétique Mouvement de Masse de Jonathan Villeneuve est aussi de cet ordre, faisant balayer ses roseaux grinçant dans le vaste hall vitré de la Place Victoria.
Quant aux vidéos, logées encore cette année dans des cabines, ressortent L’éducation nautique de Christian Laurence, l’animation de Kandis Friensen (à la bande sonore inaudible) et les effets spéciaux parfois rigolos de Tom Pnini. La quantité prime souvent pour Art souterrain qui porte en somme bien son nom de « festival ». Il l’assure aussi par une panoplie d’activités à la portée de tous jusqu’à minuit le 15 mars.

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Diffusé le 04/03/2014 sur Canada21 TV | Sarra Guerchani

L’art souterrain est de retour pour sa 6ème édition

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Publié le 18/02/2014 12:19 par le Huffington Post | Myriam Daguzan-Bernier

Art souterrain: entre enracinement, identité et culture
Art Souterrain sʼest forgé une place enviable dans la programmation culturelle de Montréal, puisque plus de 100 000 visiteurs par jour parcourent lʼexposition qui sʼétend sur 7 kilomètres, rendant la fameuse ville souterraine, habituellement plutôt grisâtre et terne, cette fois vivante et amusante.
Enracinement, cʼest le thème quʼa choisi cette année lʼéquipe dʼArt Souterrain pour présenter sa programmation. Thème dʼautant plus fort quʼune visibilité particulière est offerte à des artistes autochtones pour qui cʼest plutôt le mot déracinement qui est habituel. Ceci nʼest pas étranger au fait que ce soit lʼartiste Nadia Myre qui agit à titre de commissaire invitée et qui chapeaute toute la programmation de cet événement dʼenvergure. Elle-même dʼorigine algonquine et vivant à Montréal, elle sʼintéresse de près, et depuis toujours, à ces
questions de perte et dʼidentité. Très impliquée dans la communauté, elle a été à plusieurs reprises la porte-parole dʼévénements dʼimportance autour de la mise en valeur de la culture autochtone.
Interrogations pertinentes donc, particulièrement en cette période de grands questionnements identitaires. Art Souterrain frappe dans le mile et propose une programmation extrêmement variée et originale.
Dʼabord côté exposition, il y a plus de 123 oeuvres réalisées par 93 artistes qui seront exposées, dont 6 dʼartistes autochtones qui auront un espace qui leur est dédié. Ceci constitue un large parcours rempli de découvertes que lʼon peut, en plus, bonifier à lʼaide dʼun audioguide extrêmement intéressant ainsi quʼune application mobile incontournable et hyper complète qui permet dʼen apprendre plus
sur chacune des oeuvres. Tout est à voir, bien sûr, mais on notera plus particulièrement les artistes suivants:
Kevin Lee Burton sʼintéresse particulièrement à la langue et la passation des cultures. Sa vidéo S.E.C.K. risque dʼêtre fort intéressante puisquʼelle met en scène de jeunes autochtones qui abordent le sujet.
Sophie Cardin propose des oeuvres ludiques et gigantesques faites de carton. Un coup dʼoeil à son site et vous comprendrez pourquoi ça vaudra certainement le détour.
Rosalie D. Gagné et lʼoeuvre Règne artificiel, composés de structures gonflables qui réagissent aux spectateurs de façon organique. Intrigant!
Alexis O’hara propose un igloo fait d’haut-parleurs.
Le génial 2FIK propose une réinterprétation de certains chef-d’oeuvres de l’histoire de l’art.
Emmanuel Chieze qui explore le cuir chevelu comme métaphore de l’enracinement.
Ève Cadieux et sa présentation d’objets obsolètes.
Mais cʼest, entre autres, du côté de la médiation culturelle que ça bouge énormément chez Art Souterrain; en effet, une tonne dʼactivités sont proposées au public qui est mis à contribution de plusieurs façons plutôt intéressantes. Art postal, cahiers thématiques à remplir, appareils photo jetables fournis à plusieurs endroits et photos laissées à la discrétion des visiteurs, matériel audiovisuel prêté
pour que les étudiants documentent leur parcours, cinéma dʼanimation, présentations de portfolios et conseils dʼartistes établis, etc. Varié vous dites? Que oui.
Petit aperçu donc de cette programmation bien fournie qui, sachez-le, se fait en grande partie bénévolement. Lʼéquipe est dʼailleurs toujours à la recherche de médiateurs de talent. Alors, nʼhésitez pas à vous impliquer, que ce soit comme visiteur ou en prenant part à l’aventure!
Lʼédition 2014 se tiendra du 1er au 16 mars.
Pour toutes les informations, consultez le site web d’Art Souterrain.

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Publication d’un article le 26/03/2014 sur le blog Journal du Design | Morgan

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Publication d’un article le 26/03/2014 sur le blog Contemporist | Erin

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Diffusé le 07/08/2013 à 08h49 sur France 3 Quercy Rouergue-Tarn | E. Marlot, F. Roufiès, JM. Lassaga

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Juin 2012 | Chrystelle Desbordes, critique d’art, écrivain

Objets performatifs au « tempérament » utopique

Investissant à la fois les territoires du design et de la scénographie, le travail de Sophie Cardin ne se réduit pas à une catégorie esthétique ou à un champ d’expérience unique. Protéiforme, il explore la relation sensible de l’individu au monde et à l’imaginaire. Généralement élaboré avec des matériaux industriels ou semi-industriels, chaque objet développe une narration dans un espace-temps donné, dans un contexte défini. En cela, il traduit une utopie non au sens littéral de « non-lieu », mais en tant qu’il (s’) engendre (dans) un espace fantasmatique : La mise en espace, explique l’artiste, doit montrer un « hors lieu » (comme un exception magique). Aussi, si l’objet « fonctionne », ce n’est pas au nom de la sacrosainte fonctionnalité de l’objet design, mais parce que son rôle est de créer un interstice esthétique et une narration entre l’espace-temps et le corps – qu’il s’agisse de notre corps, des corps-matière, des corps éthérés ou invisibles…

Le corps, intime ou convivial (plus que collectif), est invité à dialoguer avec l’objet, au lieu où, précisément, l’objet parle du corps, des corps. Il faudrait d’ailleurs plutôt dire qu’il « parle corps ». Sculptural, et, sous cet aspect, relativement autonome, l’objet s’affirme surtout comme « performatif » : il peut se mouvoir par réaction (série « L’eau fait naître la plante » – Objet du quotidien, 2004), évoluer ou se transformer (Bijoux éphémères, 2004-2005), protéger (La marée verte, 2005), prolonger et se prolonger …. Sur scène, il sourd ou enregistre les traces du contact physique (Scénographie pour la compagnie Nö, 2007-2008). Partout, il fabrique du sens et du lien (A table, 2005), déploie une histoire. Encore, en l’absence du corps, il « matérialise » de nouvelles utopies (Recherches ombres colorées, 2004). Puis, logiquement, lorsque le rideau tombe, lorsque le spectacle est terminé, il disparaît et se soustrait, au passage, aux définitions du design industriel.

L’objet active ainsi, toujours, une situation puis, il révèle la fragilité de toute production dynamique.Enfin, dans son ultime manifestation, il devient empreinte photographique : il change de corps, il se métamorphose. Néanmoins, dans cette nouvelle « peau », en témoignent les flip-books, il ne se fige pas complètement… Car, tout en incarnant le défilement inéluctable du temps, ces petits livres d’images ré-activent l’objet dans l’ambiguïté même de sa présence-absence. De même, ils soulignent son mouvement incessant entre les pôles – ici complémentaires – , du matériel et de l’immatériel, du corps et de son évanescence, entre la réalité et la fiction. Bref, ils nous parlent du « tempérament » utopique de l’objet.

Saisir le vent (Série « Recherches scénographiques », 2005): des ballons gonflés à l’hélium sont retenus au sol par des fils noués à des glaçons qui, évidemment, fondent et libèrent les liens… Les bulles rejoignent le ciel… Le flip-book livre le processus des objets mis en situation dans différents espaces physiques (la plage, le jardin de l’école des Beaux-arts de Rennes, une prairie, etc.) En observant cette succession d’images, le sentiment de précarité et, donc, l’idée d’une certaine réalité, se mêle à l’impression d’irréel et d’onirisme. On pense également à des paysages mentaux. Or, ces objets ont bien eu lieu. Cependant, les photos (leur nature même n’y est pas étrangère) attestent de leur existence paradoxale. A leur tour, les clichés jouent donc dans l’espace inframince de ce qui fut et de ce qui est, de ce n’a, peut-être, jamais été et/ou ne sera plus…

Ainsi, les objets performatifs qui peuplent l’univers de Sophie Cardin offrent-ils de petites zones de turbulences poétiques face aux lois physiques et aux certitudes admises. Sans tapage, avec grâce, ils repoussent les limites du catégorique, les échelles conventionnelles, les cadres limitatifs. C’est aussi sans difficulté qu’ils échappent à la célèbre sanction d’Oscar Wilde : « Aucune carte du monde n’est digne d’un regard si le pays de l’utopie n’y figure pas ».

 

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Publié le 15/10/2011 03:51  par la Dépêche | Loic  Cottens

Cornebarrieu. Rencontres Fortuites : le mystère des silhouettes pour interpeller les passants

Quel habitant de la commune n’a pas remarqué l’apparition de ces silhouettes de papier glacé envahissant peu à peu le bord des routes ?

Hommes, femmes ou enfants, ces drôles de personnages, tellement réels, ont suscité bien des conjectures et des réactions diverses. C’est pari gagné, pour les responsables ce désordre urbain, Sofi Cardin et Loran Chourrau du collectif d’artistes autogéré Mix’Art Myris, en association avec Le Petit Cowboy, autre collectif dédié à la création d’images et avec le soutien de la Communauté Urbaine du Grand Toulouse et de la mairie de Cornebarrieu.

L’installation de ces portraits grandeurs nature était le point d’orgue des Rencontres Fortuites, projet artistique de collecte et diffusion d’interviews locales filmées sur la question du bonheur et de son illusion.

« L’intention était d’interpeller les passants » avoue Sofi, plasticienne scénographe, « Ces silhouettes sont issues d’une banque de données d’architecte et je les confronte aux mouvements des gens dans leurs espaces de vie publics. Il se crée un trouble et cela provoque pas mal de réactions, but de notre démarche. »

Et pas toujours des meilleurs puisqu’une dizaine de ces images ont disparu et d’autres ont été retrouvées barbotant dans l’Aussonnelle.

Loran, réalisateur, s’en amuse : « Il y a aussi des retours positifs ou cocasses, comme cette dame qui en voulait à l’image de ses petits enfants pour les installer dans son jardin. »

Ne restait plus, alors, qu’à partager la soirée de projection, ce vendredi 7 octobre au soir, parc du Boiret.

Une première partie avec la compagnie Sputnik qui présentait ses « petites tribulations du bonheur ».

S’ensuivait la diffusion du projet vidéo, habillement monté par Loran qui précise : « A moi de na pas trop dénaturer ou trop sublimer une parole. Ici, on touche à l’intime tout en traitant d’un sujet universel. Ce n’est pas anodin et souvent bouleversant. »

Et de l’émotion, il y en eu lors de la diffusion de ces petites tranches de vie où les spectateurs passaient du rire aux larmes, du pragmatisme aux valeurs humanistes en se posant à son tour la question : C’est quoi le bonheur ?

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Publié le 20/07/2011 par Libé Toulouse | Jean-Manuel Escarnot

L’art par hasard des rencontres fortuites

“Les nouvelles écritures du réel”: sous cette appellation, des créateurs issus du théâtre, de la danse, de l’image, de la vidéo et du cinéma fouillent la vie de tous les jours à l’affut de gestes, paroles, coups de gueules et autres dérapages quotidiens pour en faire émerger les histoires et les émotions qui nous gouvernent. Amour, tristesse, désirs, regard sur soi, effets miroirs, mémoires, errances…

Au petit bonheur la chance, ces ethno-artistes mettent en scène leur immersion in situ dans les jungles humaines  que sont les quartiers populaires, hautes sphères, favelas tropicales, villes et campagnes. D’où ils extraient comme une chasse au trésor une hypothétique essence de l’art.

Restitués sous formes d’installations, de pièces, de films, d’ateliers et autres performances, les résultats de ces explorations dans lesquels la part de réel se mêle à la fiction, réservent parfois de belles surprises. Comme ces « Rencontres fortuites” proposées jusqu’en octobre 2011 par Joël Lecussan, directeur artisitique et Mix arts Myrys dans le cadre du Festival de Rue de Ramonville.

Après une première installation à Fenouillet sur le thème de l’illusion, Sophie Cardin, scénographe plasticienne dispersera à nouveau ses silhouettes grandeur nature de passants ordinaires tirés de la panoplie des urbanistes dans les rues de Ramonville les 10 et 11 septembre prochain. A son côté, le vidéaste Loran Chourrau enregistrera les réactions et témoignages des habitants.

L’art au coin de la cité, les nouveaux voisins, l’illusion du bonheur.

Libe Toulouse : Quelles sont vos intentions avec cette installation ? 

Sophie Cardin : L’idée c’est d’occuper des espaces désertiques publics pour interpeller les passants. De voir à quoi les renvoie cette présence de personnages presque trop propres et heureux.
Avant d’installer mes figures, je travaille sur plusieurs points de vue. J’essaye de comprendre le mouvement des gens dans ces espaces publics. D’où l’importance de l’observation.

Libe Toulouse : Comment les habitants réagissent  à la vue des silhouettes ?

Sophie Cardin : Il se crée un trouble. Elles donnent l’impression d’être des passants ordinaires : il y a forcément un aspect vivant dans le sens où les gens se les approprient. Ces silhouettes mortes deviennent alors des silhouettes vivantes. Selon les endroits où elles sont installées elles peuvent devenir des punching-ball comme lors d’une installation précédente à Blagnac où des jeunes s’en sont pris à elles peut-être en réaction à ces images trop lisses, trop heureuses. Ce n’a pas été le cas à Fenouillet où cette installation a certes fait débat mais a été bien accueillie. Ce dispositif fonctionne à partir du moment où il y a une réaction bonne ou mauvaise et où l’on en fait quelque chose.

Libe Toulouse : Comment-vous immergez-vous au sein de la population ?

Loran Chourrau : D’abord nous rencontrons les services de la ville. Ensuite vient le choix du quartier, la recherche d’associations relais ou d’experts du quotidien puis les repérages et les premières rencontres informelles avec les habitants. Durant près d’un mois nous réalisons des interviews filmées. Cela nous permet de trouver un ancrage dans le quartier afin de créer un lien de confiance avec la  population.
Voilà pour le principe de base. Nous savons comment on part, on ne sait jamais où l’on va arriver. Ça touche à l’intime. Nous faisons cependant attention à ne pas mélanger les rôles. Nous ne sommes pas des animateurs. Pour les habitants, nous sommes des artistes. Nous sommes là pour libérer une parole, pour leur permettre d’aller plus loin. De se surprendre à prendre le temps de réfléchir.

Libe Toulouse : En quoi ces rencontres fortuites nourrissent-elles votre travail artistique ?

Loran Chourrau : Elles me relient avec le réel.
Sophie Cardin : Moi aussi. La plupart du temps je travaille seule dans mon atelier. Travailler sur la valorisation des personnes c’est puissant. On comprend ce qu’on fait. C’est simple et efficace.

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Publié le 14 Mai 2011 par Le Clou dans la planche | Morgane Nagir

Dans nos ventres Théâtre du Pavé

Création, procréation

« Mettre au monde un enfant, c’est mourir un peu. » La scène du Théâtre du Pavé est plongée dans le noir, le noir d’un premier accouchement relaté par une infirmière dont le spectateur devine à peine la silhouette qui traverse le plateau. Dans nos ventres, fruit d’un travail de quinze mois alimenté de témoignages, est la création de trois comédiennes issus de l’Atelier Volant du TNT. Centré autour de la question de la maternité dans une société qui laisse la possibilité de ne pas avoir d’enfant, Dans nos ventres commence par cette mise au monde. Dans les ténèbres de la salle, la sensibilité de ce récit prend tout l’espace et l’esprit du public. D’une voix claire, sans trop d’émotion, une femme raconte la douleur et la solitude de l’accouchement, l’effacement total de soi face à la vie qui demande à sortir. Comment décide-t-on d’avoir un enfant ? Qu’est-ce que cette question éveille chez nous ? sont parmi les questions à la source du spectacle.

Sur une musique faite de chuchotements, de bruits de talons et de l’eau, trois femmes instaurent chacune un espace intime. Un triangle d’énergies se dessine sur un fond de scène où sont suspendus à une corde à linge des habits de petite fille et de femmes. A l’avant-scène à droite se tient Delphine Ory, assise face à un grand album photo. Un peu plus loin, sur le bord gauche, Magali Moreau est installée sur une chaise devant une table, un test de grossesse baignant dans un verre, une robe rose suspendue pas très loin. Le petit salon en carton où évolue Nina Kayser est au milieu du lointain.
À partir de là, la parole surgit aléatoirement de ces femmes, commençant la progression du rythme et du lâcher-prise que suscitent les troubles de cette question. Les photos sortent les unes après les autres, de plus en plus vite. Noir et blanc, les souvenirs d’enfance façonnent le fantasme de la petite fille désirée, de la mère idéale, renvoient à la transmission : « Dans mon ventre, il y a ma mère », des générations de femmes que la mémoire garde dans un coin caché.

Les trois espaces du corps féminin vivant

La pièce en carton est habitée par une femme une peu niaise, ponctuant de « Hop là, zoup la boum » un babillage à son ventre rond. Sa frêle silhouette tente d’exercer une gymnastique pour se plier aux verbes d’une voix-off sur la grossesse et le rôle de mère. Elle aborde la question de la fécondation in vitro et des choix qu’elle permet, avec beaucoup d’humour lors de la « tambouille de la vie », démonstration légumineuse sur la manière de faire des enfants. Magali Moreau est sans doute un peu moins légère, avec une présence un peu plus dense. Cette femme en robe rose pèse le pour et le contre, témoigne de la contradiction de ce choix : plus elle en a, plus elle réfléchit, moins elle se sent libre…
La dynamique va de l’avant et sous le repère d’une sonnette, signal pour le trio de se retrouver pour prendre une pilule ou un cachet, le spectateur peut sentir une énergie explosive, ne demandant qu’à se rencontrer. Les trois femmes finissent par jouer ensemble sur le plateau, enfilant des vêtements d’enfant à l’une d’entre elles, se livrant à une formidable bataille de couches, amenant un gâteau d’anniversaire qui finit par couler, les bougies refusant de s’éteindre en faisant un clin d’œil au temps.
Cependant, le public peut en vouloir davantage, du débordement. L’ensemble reste un peu timide parfois, peut-être trop submergé par le travail plastique de Sophie Cardin, l’esthétique du spectacle. En effet, Dans nos ventres est un plaisir pour les yeux. L’espace, en tout cas, y est exploité avec une grande intelligence : le milieu du plateau est l’espace privilégié de la rencontre, du jeu à plusieurs, tandis que les espaces intimes de ces trois femmes se situent plus dans les périphéries. On peut s’attendre alors à ce que l’harmonie de cet espace coloré soit profanée par les troubles qui secouent le corps et le comportement des comédiennes, dont le jeu est assez subtil pour que chacune détienne une présence singulière tout en s’inscrivant dans une énergie commune, les laissant bouche bée face à la question finale, « Désirant vous des enfants ? »

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